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Dévoiler son tatouage

Dans le Japon de l’époque Edo , notamment dans les milieux d'artisans comme les charpentiers et les pompiers d’Edo, le tatouage (irezumi) était perçu comme un symbole d'honneur et de courage. Ces tatouages, souvent très coûteux et  douloureux à obtenir, étaient exhibés fièrement. Cependant, avec l'ère Meiji (1868-1912) et l'introduction de politiques modernisatrices, le gouvernement japonais a cherché à uniformiser la société et à occulter certaines traditions considérées comme "barbares" ou rétrogrades, notamment les tatouages. En 1872, une interdiction des tatouages a été mise en place, les considérant comme un signe de criminalité et de dégradation sociale. Cette interdiction a eu un impact majeur sur la pratique des tatouages, qui a été reléguée dans les marges de la société. 



« Pourquoi donc cacher un si beau tatouage ? » preuve qu’un véritable fossé, sépare les conceptions du tatouage dans la culture japonaise et occidentale


Comme le souligne Yamamoto Yoshimi dans son ouvrage イレズミと日本人 (Les tatouages et les Japonais), l’irezumi est culturellement destiné à rester caché. Le dévoiler sans raison était perçu comme une transgression.

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On disait que les conflits ne se réglaient pas par la violence brute, mais à travers des joutes verbales (tanka). Dans ce contexte, découvrir son épaule pour révéler un tatouage faisait partie d’un rituel d’intimidation ou d’affirmation de soi, marquant symboliquement sa détermination.

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Le seul moment légitime pour exhiber son tatouage était donc lors d’un affrontement ou pour démontrer sa force. Une fois qu’une personne avait retiré ses vêtements pour le montrer, elle ne pouvait plus reculer. Elle devait défendre son honneur coûte que coûte.



Bonten Taro




Cet univers à la fois esthétique et subversif a été brillamment représenté par Bonten Tarō, mangaka et tatoueur japonais emblématique des année 1960 à 1980. Ses œuvres mêlent érotisme, yakuza, légendes et corps tatoués, et ont permis de graver cet art dans l’imaginaire populaire.


Cinéma



Dans l’industrie cinématographique japonaise, notamment dans les films de yakuza, les liens entre les studios et le "monde réel" des yakuzas ont longtemps été profonds. 

Des producteurs, scénaristes, acteurs et techniciens issus de ce milieu ou en lien avec lui jouaient un rôle essentiel, notamment comme conseillers pour les rituels traditionnels ou sources d'inspiration réalistes.

Les scénaristes consultaient parfois directement des membres de groupes yakuza pour écrire leurs histoires et les studios négociaient eux-mêmes avec ces groupes lorsque ceux-ci étaient représentés à l’écran.

 
 
 

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