Fusuma
- leleurachel
- 6 mars
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Retour sur l'Exposition à la Maison de la Culture et du Japon
Le fusuma est une porte coulissante traditionnelle japonaise, composée de bois et de papier, qui joue un rôle clé dans l'aménagement des espaces intérieurs japonais. Conçu avec une technique d'assemblage de bois appelée kumiko et une méthode de collage de papier japonais washi appelée urashikari, le fusuma est une cloison mobile qui se distingue par ses caractéristiques uniques, faisant de lui un élément incontournable de l'architecture japonaise.

Origine et Histoire du Fusuma
Les fusuma apparaissent au Japon aux VIIIe et IXe siècles, d’abord utilisés dans les résidences des nobles de la cour impériale. À cette époque, leur rôle était non seulement fonctionnel, mais également décoratif, symbolisant le rang social et la richesse des propriétaires. Ils étaient souvent ornés de motifs raffinés, une esthétique que l’on appelle kugegonomi, c'est-à-dire « au goût des aristocrates ».
Lorsque les samouraïs prennent le pouvoir, l'aspect décoratif du fusuma évolue, devenant plus imposant et luxueux, tout en conservant une forte signification symbolique. Cependant, au cours de la période Edo, après les guerres, une nouvelle approche esthétique émerge, marquée par l’idée de simplicité et d’élégance discrète incarnée par la philosophie wabi-sabi, notamment appliquée par Sen no Rikyū. À partir de l’ère Kyōhō, de nouveaux motifs décoratifs, appelés kyōhō sengata (les mille motifs de l’ère Kyōhō), voient le jour et continuent d’influencer la décoration des fusuma à ce jour.
Structure et Composants du Fusuma
Les dimensions du fusuma varient en fonction de l’espace dans lequel il est installé, mais son épaisseur ne dépasse généralement pas 20 mm. Il est constitué de plusieurs éléments clés, chacun ayant une fonction précise.
Fuchi : Ce sont les bords du fusuma, fixés sur les quatre côtés. Ils servent à amortir les chocs et à filtrer la lumière, tout en renforçant la structure de la cloison.
Hikite : Ce sont les poignées utilisées pour ouvrir et fermer le fusuma. Elles sont creuses et peuvent être faites de divers matériaux tels que le bois, la porcelaine, la céramique ou le métal. Historiquement, les hikite étaient à l’origine des gardes de katana, fabriquées après la baisse de la demande en sabres. Avec la baisse des demandes de katana les fabricants ont augmenté leur production de Hikite. Leur position dans le fusuma suit des règles spécifiques : elles se trouvent à droite ou à gauche selon le nombre de fusuma et des rails sur lesquels ils glissent. Les artisans utilisent un plan nommé osamari-zu pour préciser l’agencement des hikite et des rails.
Techniques de Fabrication
Le fusuma est une véritable œuvre d'art, tant sur le plan structurel que décoratif. L’un des aspects les plus fascinants de sa fabrication est la technique de collage du papier washi, essentielle pour la création de la surface de la cloison. La technique ukashi-bari permet de fixer le papier sur la structure en kumiko à l'aide d’amidon.
Collage et Tension : Cette méthode consiste à tremper le papier dans l'eau pour qu'il se dilate. Une fois que le papier est tendu, ses quatre bords sont collés à la structure en kumiko, tandis que l’humidité s’évapore, ramenant le papier à sa taille d'origine. Ce procédé évite la déformation du papier et garantit que le fusuma reste intact au fil du temps. L'air entre le papier et la structure permet également d’équilibrer les différences de température entre l’intérieur et l’extérieur de la pièce. Le papier washi joue également un rôle dans la régulation de l’humidité ambiante, en absorbant ou en libérant l’humidité selon les saisons.
Conclusion
Le fusuma est bien plus qu'une simple cloison mobile. Véritable reflet de l'esthétique et de la culture japonaise, il allie fonctionnalité et beauté, et a su évoluer à travers les âges en fonction des influences sociétales et philosophiques. Aujourd’hui, encore, le fusuma reste un élément essentiel de l’architecture japonaise traditionnelle, illustrant le savoir-faire artisanal et la richesse de l'histoire japonaise.
Bibliographie:
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