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Hikeshi banten

Dernière mise à jour : 20 févr.

"hikeshi banten" (火消し番天) est un vêtement porté par les pompiers. Il s’agit généralement d’un manteau court en tissu épais, souvent en coton, avec des motifs distinctifs ou un logo représentant leur brigade, destiné à se charger en eau pour protéger son porteur de la brûlure des flammes. Ce vêtement servait à les identifier et était porté pendant les interventions, notamment pour éteindre les incendies dans les grandes villes comme Edo (actuelle Tokyo).



 

Les Pompiers au Japon : Historique et Évolution

Origines et Premiers Pompiers


L'organisation officielle des pompiers s'est mise en place pendant la période Edo (1603-1868), période où la ville d'Edo (actuelle Tokyo) est devenue l'une des plus grandes métropoles du monde. En raison de la densité de la population et de l'usage généralisé du bois, les incendies étaient un risque majeur pour les districts populaires. Un document du gouvernement de la ville d'Edo (aujourd'hui Tokyo) mentionne plus de 11 000 pompiers employés - pour une population totale d'environ un million de citoyens. Pendant les 267 ans de la période Edo, environ 1 800 incendies ont eu lieu, dont 49 étaient particulièrement dévastateurs. Cela signifie qu'un grand incendie survenait en moyenne tous les cinq ans. Le plus terrible d'entre eux fut le Grand incendie de Meireki, qui fit plus de 107 000 victimes. Ainsi, les incendies à Edo pouvaient avoir des conséquences dramatiques.

Les premiers pompiers étaient souvent des groupes de volontaires organisés de manière informelle. Dans les grandes villes, les habitants se regroupaient pour former des équipes de lutte contre les incendies. Ces groupes étaient souvent appelés hikeshi (火消し), qui signifie littéralement "celui qui éteint le feu". D'une part, les pompiers étaient admirés pour leur bravoure. D'autre part, ils ont été détestés en raison de leurs origines de classe inférieure.

 



De nombreux pompiers étaient tatoués. Le tatouage revêt une forme d’appartenance ainsi qu’un moyen de protection spirituel contre les flammes. Mais le nouveau gouvernement considérait le tatouage comme un signe de barbarie, et en 1872, interdit tous les tatouages corporels, même pour les pompiers. C’est ainsi que les hikashi banten ont été décorés de l’intérieur avec la méthode de teinture tsutsugaki, avec les mêmes images qui étaient autrefois autorisées comme des tatouages.

La veste était réversible. Pendant les incendies, le côté avec les inscriptions de la brigade était exposé. Après l'incendie, le pompier retournait sa veste et les images étaient affichées devant les spectateurs, symbolisant orgueilleusement un résultat réussi.

 

L'Émergence des Hikeshi à l'époque d'Edo


Au début de la période Edo, il n'existait pas de pompiers municipaux. Seuls les marchands fortunés pouvaient se permettre d'engager leurs propres pompiers, appelés daimyō hikeshi. Cependant, leur mission se limitait à la protection des propriétés de leurs maîtres. Le shogunat, de son côté, avait mis en place une force de lutte contre les incendies, mais son rôle était restreint à la protection des bâtiments jugés essentiels pour le gouvernement. Avant le grand incendie de Meireki, les citoyens devaient gérer les incendies par leurs propres moyens. Ce n'est qu'après la dévastation causée par cet incendie que le shogunat a instauré un système civique de lutte contre les incendies.


Lorsqu'un incendie était détecté, les pompiers se rassemblaient et utilisaient de longs crochets pour démolir les maisons voisines, afin de limiter la propagation des flammes. Être pompier était souvent une activité à temps partiel, la plupart d‘entre eux exerçant d'autres métiers, tels que charpentiers ou artisans.


Contrairement aux pompiers modernes, ceux de l'époque ne cherchaient pas à éteindre le feu, mais à en empêcher l'extension. Leur méthode consistait à détruire les maisons situées autour du foyer pour créer un vide, ce qui freinait la propagation des flammes. Cette approche de confinement des incendies, associée aux origines des pompiers, contribua à leur réputation d'inflexibilité et de rigueur.

C'est pendant la période Edo que les hikeshi ont commencé à être organisés de manière plus professionnelle. Avec la croissance rapide de la population d'Edo, il est devenu nécessaire de mettre en place des groupes organisés et équipés pour répondre aux incendies.


Pendant la période Edo, les pompiers étaient divisés en deux groupes : les buke hikeshi, issus de la classe des samouraïs, et les machibikeshi, issus des chōnin. Bien que le shogunat ait introduit des pompiers civiques, les daimyōs maintenaient leurs propres brigades privées. Cela a entraîné une concurrence acharnée entre les casernes pour arriver en premier sur les lieux d'un incendie.


Ces pompiers, célèbres et parfois controversés, étaient vus à la fois comme des héros locaux et comme des personnages bruyants, impolis et au comportement parfois vulgaire. Une célèbre anecdote raconte une rixe entre pompiers et lutteurs de sumo, où les deux groupes se sont affrontés toute une journée. Une pièce de Kabuki témoigne des affrontements entre pompiers rivaux.

 

L'Héritage et l'Évolution


Avec l'industrialisation du Japon au 19e siècle, les méthodes modernes de lutte contre les incendies ont été introduites, et les pompiers professionnels ont remplacé les bénévoles comme les hikeshi. Cependant, l'esprit des anciennes brigades de pompiers a perduré sous forme de groupes traditionnels, et le rôle des pompiers dans la culture japonaise reste un symbole de courage.


Aujourd'hui, bien que les méthodes modernes d'extinction des incendies aient largement remplacé les techniques anciennes, les traditions des pompiers japonais restent vivantes, notamment à travers des festivals comme Dezomeshiki, une Fête Japonaise qui se déroule chaque année le 6 janvier dans chaque grande ville du Japon visant à sensibiliser le public à la sécurité incendie et à présenter les techniques des hikeshi.

 

Références :

 

 

 

 
 
 

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